Rittershoffen. Projets lithium et géothermie : les opposants mobilisés

Rittershoffen. Projets lithium et géothermie : les opposants mobilisés

Thierry Mosser a évoqué le combat de son association Prom’Ober contre un projet de géothermie à Eckbolsheim. 
Une soixantaine de personnes ont répondu présent à l’invitation de l’Association de défense de l’environnement et de la qualité de vie (Adeq) de Rittershoffen. Deux intervenants sont venus pour parler géothermie et lithium : Jean-Daniel Braun, ingénieur diplômé de l’École polytechnique fédérale de Zurich et qui travaille sur la thématique depuis 2014, se déclarant « contre la géothermie », et Jean-Marc Morzuch, ingénieur énergie, qui gérait une entreprise de panneaux solaires.
Leur présence avait vocation à évoquer les risques liés à ces techniques complexes, sources d’inquiétude en Alsace du Nord. Encore davantage ces derniers temps, avec les intentions annoncées par plusieurs entreprises de développer ce type de projet sur le territoire. « Les centrales de Rittershoffen et Soultz-sous-Forêts ne posent pas de problèmes géologiques pour l’instant, mais qu’en sera-t-il quand les usines se multiplieront ? », a interrogé en préambule Marie Walter, vice-présidente de l’Adeq, association opposée à ces implantations.

Un sous-sol alsacien décrit comme « trop méconnu »

La réunion se voulait explicitement être le contrepoids des discours « rassurants » des industriels à travers des arguments à charge. Elle s’est d’abord concentrée sur des considérations techniques. Le binôme a posé un regard critique sur les procédés géothermiques et d’extraction de lithium, pointant « les stimulations dans les sous-sols pouvant entraîner des sismicités, le potentiel rejet de chaleur et de CO2 dans l’atmosphère ou encore la consommation importante d’eau pour la production de carbonate de lithium », d’après des chiffres de l’Institut de technologie de Karlsruhe (Allemagne).
Le duo a aussi évoqué l’efficacité des installations. «  La centrale de Soultz-sous-Forêts (créée il y a vingt-cinq ans à titre expérimental et aujourd’hui fonctionnelle, N.D.L.R.), elle, a une puissance inférieure à une seule éolienne (1,7 mégawatt pour la centrale, de 1,8 à 3 mégawatts en moyenne pour une éolienne, N.D.L.R.) », a considéré Jean-Daniel Braun. Il s’est aussi montré dubitatif quant à la pertinence du sous-sol alsacien, qu’il estime « trop méconnu », malgré les convoitises qu’il attire grâce à sa richesse en lithium.
Des prises de position suivies de témoignages. Celui de Thierry Mosser, élu d’opposition à Oberhausbergen et fondateur, en 2015, de l’association Prom’Ober, laquelle s’est évertuée à faire stopper le projet géothermique de Fonroche à Eckbolsheim  ; celui de Pia Fischer, présidente de Préserver Reichstett et ses environs (PREE), une association qui lutte contre les risques environnementaux susceptibles de toucher les Reichstettois.
C’est justement dans ce secteur de l’Eurométropole que de nombreux habitants ont subi des séismes entre 2019 et 2021, induits par l’activité de Fonroche. « Il y a eu une quarantaine de fissures sur ma maison », a déploré Jean-Georges Leininger, venu de la commune de La Wantzenau. « Quand votre lit se promène dans la chambre, que ça explose dans la maison… Je ne souhaite à personne de vivre ça », a complété une dame originaire de Reichstett. Des Allemands, connaissant ces mêmes problématiques dans leur pays (à Landau, par exemple, où une centrale de géothermie avait provoqué des séismes fin des années 2000, début des années 2010), ont également témoigné.

« Il faut résister, résister, résister »

Un appel à la mobilisation contre les projets du Nord Alsace a été lancé par les organisateurs qui espèrent un soutien des élus locaux. « Même si la préfecture a un pouvoir de décision supérieur, on a un peu de poids. Il faut résister, résister, résister », a souligné Sébastien Kriloff, maire de Neuhaeusel. Reste une question, soulevée par un autre intervenant : comment utiliser, par exemple, davantage de voitures électriques dont les batteries sont construites à base de lithium, si l’on n’extrait pas ce dernier ? Un paradoxe auquel il est encore délicat de remédier.

 

Vigiclimat : une grande vigilance

Vigiclimat : une grande vigilance

Communiqué de Vigiclimat du 30 mars 2022

La décision du tribunal administratif nous a éclairé sur quelques éléments légaux :

  • Mme la Préfète, au titre des autorisations minières qui ont été signées au nom de l’État dans le cadre du code minier, ne peut que suspendre les travaux, décision non contestée par le tribunal.
  • L’autorité qui peut valablement décider l’arrêt définitif des travaux est le ministre de l’industrie.

Il est particulièrement surprenant que les services juridiques de la Préfecture n’aient pas alerté Mme la Préfète.

Nous sommes persuadés que Fonroche actionnera tous les ressorts juridiques pour reprendre les travaux à Vendenheim, Eckbolsheim et Hurtigheim.

Mais rien n’a changé pour Vigiclimat. L’objectif d’arrêt  de la géothermie profonde sur le bassin rhénan est toujours la priorité.

Le rapport du comité d’experts n’a rendu qu’un avis provisoire qui met toutefois en avant quelques faits précis et essentiels:

  • Les séismes, y compris ceux de 2019 à Strasbourg, sont tous induits par l’activité de Fonroche.
  • On sait comment ils se sont produits mais on ne sait toujours pas comment les éviter, si ce n’est en arrêtant toute l’installation.

Nous attendons donc le rapport final du comité d’experts qui devrait être publié fin mars.

Vigiclimat continue de se battre pour obtenir l’arrêt de la géothermie profonde dans le bassin rhénan.

Vigiclimat est un collectif des associations ADIR (La Robertsau), Naturellement Demain (La Wantzenau), PREE (Reichstett) et Prom’Ober (Oberhausbergen)

Une grande satisfaction, mais aussi une vigilance

Une grande satisfaction, mais aussi une vigilance

le texte de l’article :

« Chaque abonné au gaz ou à l’électricité voit, depuis quelques  mois, flamber ses factures. Cette inflation hors normes illustre avec  violence la grande dépendance de notre système énergétique à la  volatilité de marchés d’approvisionnement indexés sur les prix des  énergies fossiles, gaz et pétrole. […]
Pour éviter l’explosion  sociale, l’État et les collectivités locales diligentent dans l’urgence  des « boucliers tarifaires » pour aider les ménages à étaler leur dette  énergétique et éviter le plus possible que s’accroissent les situations  d’impayés et de précarité énergétique déjà nombreuses.

L’inflation des tarifs énergétiques

Très coûteuses, ces  piqûres de calmant social ne sont malheureusement que des cautères  temporaires, qui présentent l’avantage, essentiel bien sûr, de soulager  la charge des ménages, mais aussi le risque d’anesthésier notre  sensibilité aux enjeux énergétiques, en entretenant l’illusion  d’énergies abondantes, accessibles et peu chères.
L’inflation des  tarifs énergétiques que nous traversons n’est pas passagère. Elle risque  de durer et justifie qu’à toute échelle, européenne, nationale et  locale, nous nous engagions plus fortement dans la construction de  systèmes énergétiques décentralisés, maîtrisés et décarbonés. La  maîtrise de nos systèmes énergétiques, c’est la capacité de décider d’où  viennent les énergies que nous consommons ; d’en produire nous-mêmes le  plus possible à un coût soutenable et stable, en créant des emplois non  délocalisables ; de définir à quoi elles doivent servir, en  réfléchissant à nos usages, et quels sont leurs impacts sur nos biens  communs que sont le climat, l’air, les sols, l’équité sociale, la  solidarité territoriale, etc. […]
Résolus à agir à notre échelle  eurométropolitaine, nous sommes convaincus que la crise des séismes  induits par le projet de géothermie profonde de Vendenheim couplée à  cette crise tarifaire crée la formidable opportunité de remettre ces  questions dans le débat public, d’en débattre en pleine connaissance des  enjeux et des impacts et de redéfinir notre stratégie énergétique  bousculée par les déboires géothermaux. Il s’agira notamment de trouver  des alternatives à la géothermie profonde et à sa promesse, désormais  oubliée, d’une énergie locale, abondante, décarbonée et tarifairement  stable.

Un « conseil territorial de la transition énergétique »

Largement  ouvert à toutes les parties prenantes, un conseil territorial de la  transition énergétique verra le jour, qui pilotera, aux côtés de  l’Eurométropole et de ses communes, la redéfinition et la mise en œuvre  de notre stratégie énergétique 2050.
Sortir du gaz fossile sera  aussi l’enjeu de plusieurs projets, qui franchiront en 2022 des étapes  capitales, qu’il s’agisse de la récupération de la chaleur fatale des  Aciéries de Kehl ou de l’extension des deux réseaux de chaleur urbains  de Strasbourg Centre (ex-Esplanade-Elsau) et de Strasbourg Ouest  (ex-Hautepierre), alimentés par des sources locales et renouvelables.

La stratégie de développement du solaire photovoltaïque et thermique

Côté  électricité, la stratégie de développement du solaire photovoltaïque et  thermique, adoptée en fin d’année dernière par notre conseil, va  progressivement monter en puissance, à travers de multiples projets  publics et privés.
Enfin, tout cela sera vain si nous ne parvenons  pas à réduire la demande énergétique, notamment dans les bâtiments de  tous types, dont les consommations en chauffage et en électricité  représentent les deux tiers de la facture énergétique de notre  territoire. L’ambition ici est magistrale et a été imprimée en décembre  dernier par une importante délibération-cadre de notre conseil.
Plus  que jamais, pour notre agglomération, 2022 sera l’année des énergies,  pour apporter une réponse de fond et de long terme à l’envolée  insupportable des prix de l’énergie mondialisée. »

Un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé dans ce combat pendant ces longues années.

Nous allons rester vigilants, l’extraction de Lithium va probablement utiliser les mêmes techniques que celles mises en œuvre pour extraire la chaleur du sous-sol de la géothermie profonde et nous exposera donc aux mêmes risques.

Thierry Mosser

 

Vigiclimat : une grande vigilance

Contre expertise citoyenne

Séismes liés à la géothermie près de Strasbourg : un rapport appelle à renforcer la «contre-expertise citoyenne»

6-7 minutes

Energies
Article réservé aux abonnés
Commandé  à la suite de tremblements de terre entre 2019 et 2021, le rapport de  la mission d’information et d’évaluation a été rendu public ce vendredi.  Il préconise une meilleure prise en compte de l’avis des associations  citoyennes pour éviter des erreurs.
Après une série de tremblements de terre  en banlieue de Strasbourg, la géothermie profonde est devenue une  source d’inquiétudes pour de nombreux habitants. Car la dizaine de  séismes qui se sont produits entre 2019 et 2021 à Vendenheim, au nord de  la capitale alsacienne, est liée à un puits de géothermie creusé  en 2017 par la société Fonroche. C’est la conviction des sismologues,  qui les ont classés dans la catégorie des événements induits par  l’activité humaine. Certains d’entre eux, notamment en novembre 2019 et  en décembre 2020, ont dépassé la magnitude 3 sur l’échelle de Richter.
Constatant  les dysfonctionnements de la collaboration entre Fonroche et les  services de l’Etat, l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) a commandé un  rapport «sur l’accident de GéoVen (Géothermie Vendenheim) et ses conséquences sur les politiques énergétiques de la collectivité».  Ce vendredi 19 novembre, la mission d’information et d’évaluation (MIE)  sur la géothermie profonde, composée d’élus locaux, d’experts  scientifiques, de militants associatifs et de six citoyens tirés au sort  sur la base d’un appel à volontaires, rendait ses travaux à la  collectivité.

«Les oppositions ne sont pas entendues»

Dans son rapport, consultatif, la MIE préconise de faire évoluer le code minier pour «améliorer la prise en compte de l’information citoyenne».  Président de la MIE, l’écologiste strasbourgeois Marc Hoffsess admet  une erreur lors du lancement de la géothermie profonde dans  l’Eurométropole : «Les oppositions citoyennes n’ont pas été assez entendues.» Le rapport préconise donc de «donner  les moyens aux associations d’améliorer leur capacité d’analyse des  projets pour réaliser une véritable contre-expertise citoyenne».
Pour  Thierry Mosser, cofondateur du collectif GéoNom (pour Géothermie Non  Merci), cette expertise citoyenne est cruciale. Son camarade de lutte  Francis Spaeter dénonce une collusion visible dans les informations  communiquées par la préfecture ou l’Eurométropole : «Dès qu’on entendait parler de géothermie, on nous présentait des documents de l’entreprise Fonroche.»  Afin de développer une expertise indépendante, qu’il a présentée lors  de plusieurs conseils municipaux, Thierry Mosser a passé près de  trois ans à se former sur le sujet de la géothermie profonde.
Habitant  d’Oberhausbergen, l’ingénieur de 60 ans a débuté son engagement contre  la géothermie lorsque l’entreprise Fonroche a obtenu une autorisation de  forer dans une commune voisine. Aujourd’hui, Thierry Mosser craint que  ce rapport n’empêche pas la reprise de l’activité sur décision de la  préfecture : «La préfète a clairement rappelé le caractère  consultatif de la MIE, elle prendra sa décision sur la poursuite des  projets de géothermie sur la base des rapports du Bureau de recherches  géologiques et minières et de l’Institut national de l’environnement  industriel et des risques.»

Des indemnisations «longues à se mettre en place»

Le rapport porte aussi des préconisations concernant l’indemnisation des dégâts causés par les séismes. La MIE déplore des «procédures longues à se mettre en place et qui restent incertaines pour les communes et les victimes».  Robert (le prénom a été modifié) en a fait les frais. Habitant de la  commune de La Wantzenau, le retraité a vu sa baie vitrée fendue suite au  séisme de magnitude 3,5 du 4 décembre 2019. Aussi propriétaire d’un  appartement voisin de sa maison, il y a relevé plusieurs fissures,  notamment au niveau de la douche.
Robert a vu plusieurs experts se succéder face aux dégâts. Mais le résultat reste le même : «C’est mon assurance qui doit payer. D’après Fonroche, ils ne sont pas responsables.»  Le retraité estime que les travaux à réaliser pourraient lui coûter  2 000 euros au total. A la mi-juillet 2021, 3 385 dossiers de demande  d’indemnisation étaient enregistrés. «A cette date, selon le rapport  de la MIE, 125 indemnisations ont été effectuées par les assureurs du  groupe Fonroche, pour un montant moyen de 1 973 euros.»

«Réflexion cruciale pour l’avenir»

Sur  l’avenir de la géothermie sur le territoire de l’Eurométropole, le  rapport illustre la division des élus et des citoyens. Certains élus,  des communes les plus touchées par les séismes, souhaiteraient bannir la  géothermie, tout court. D’autres, comme le président de la MIE,  soutiennent une géothermie moins profonde, moins expérimentale, avec  «une priorité donnée à la production de chaleur, une connaissance avérée  de la ressource ciblée et un consensus territorial pour les projets  dans les communes concernées.» Au vu de ces conditions, Thierry  Mosser espère, sans trop y croire, que les projets de Fonroche ne  reprendront pas dans les communes d’Eckbolsheim et Hurtigheim, à l’ouest  de Strasbourg : «Après tous ces séismes, la plupart des habitants de  l’Eurométropole et environs ne sont pas prêts à accepter la reprise de  la géothermie profonde.»
La métropole strasbourgeoise compte  toujours sur les puits de géothermie profonde pour assurer 20 % des  besoins d’énergie de la collectivité en 2050. «Ce rapport constitue  une réflexion cruciale pour l’avenir du territoire, bien que les  compétences de l’Eurométropole soient limitées dans ce domaine», a  rappelé la présidente de l’EMS, Pia Imbs, lors de la remise ce vendredi.  Le rapport souligne en effet que l’Etat doit être sollicité «pour  une association étroite des collectivités concernées françaises et  allemandes à toute décision concernant les projets de géothermie». En  attendant, le puits de Vendenheim a été définitivement fermé en  décembre 2020, alors qu’il était encore en phase exploratoire. Il n’aura  donc jamais produit de chaleur ou de l’électricité.
Tribune Vigiclimat

Tribune Vigiclimat

« La géothermie n’est pas viable »

Les Dernières Nouvelles d’Alsace
4-5 minutes

« Les séismes que nous subissons depuis plusieurs années inquiètent  la population. Ils montrent, à l’évidence, que les techniques mises en  œuvre pour extraire et exploiter la chaleur du sous-sol (géothermie  profonde), ne sont pas maîtrisées.
Cette situation est aussi le résultat d’une succession d’erreurs :
– L’État a accordé des permis de recherche et d’exploitation à une société sans expérience dans ce domaine.
– Les dérives de Fonroche n’ont pas pu être relevées par la DREAL de Strasbourg chargée du contrôle des opérations.
– Par ignorance, dogmatisme ou autres, les élus se sont laissé influencer par les services de l’État et Fonroche.

Notre région n’est pas un « terrain de jeu » pour scientifiques et industriels. »

Les  risques étaient pourtant connus, des opérations similaires dans la  vallée du Rhin supérieur ayant permis de les identifier. Les  associations, prévenues par leurs homologues voisines, avaient alerté en  vain les pouvoirs publics dès 2014. Confortée par des analyses  scientifiques qui se sont révélées erronées, Fonroche s’est engagée dans  des forages voués à l’échec et sources de dommages pour les habitants  du secteur.
Dans le cadre des projets Reflet et Temperer, les  scientifiques dont le BRGM, Mines Paris-Tech, l’Université de Lorraine,  l’Université d’Orléans ont choisi dès septembre 2015 leur « terrain de  jeu » en vue de « Préciser le modèle structural et la profondeur de  la cible du site de Vendenheim » par des travaux de prospection  géophysique et géologique. Le projet devait durer jusqu’en mars 2020.
En  janvier 2019 les conclusions de ces travaux précisent que « le  caractère de recherche appliquée interactif avec l’opérationnel des  projets Reflet et Temperer à travers le pilote de Vendenheim a permis :  d’améliorer la précision de la cible géothermale d’un point de vue  thermique, hydraulique et mécanique, afin d’optimiser les objectifs de  débits, de température d’exploitation estimés et de mieux appréhender  les risques de forage associés sur VDH GT2 », mais aussi « de maîtriser  le risque de sismicité induite par la mise en place de procédure  prédictive adapté* ».

Le rapport bénéfices/risques de la géothermie profonde est très défavorable

Dix mois plus tard, les premiers séismes contredisent complètement ces affirmations.  La suite des évènements montre l’amplitude des erreurs commises. Il est  pour le moins étonnant que le BRGM et les scientifiques parties  prenantes de la MIE, tout comme les élus de l’Eurométropole, n’aient pas  évoqué la réalisation de ces études et les résultats erronés obtenus  avec les techniques disponibles. En l’absence de ces informations, les  débats étaient naturellement biaisés.
Les forages de Vendenheim  ont démontré que les techniques actuelles ne permettent en aucun cas  d’atteindre leurs objectifs dans le contexte d’un fossé d’effondrement  (vallée du Rhin supérieur). Vigiclimat affirme que la géothermie  profonde dans le Bassin Rhénan n’est pas viable. Comparer l’Alsace à  l’Islande ou au Bassin Parisien c’est pour le moins méconnaître la  géologie et la géographie de notre région.
Tous ces éléments  confirment notre conviction : le rapport bénéfices/risques de la  géothermie profonde est très défavorable. Nous ne sommes pas capables  d’exploiter sereinement le sous-sol profond du Bassin Rhénan.  Manifestement ni les industriels, ni les pouvoirs publics, ni les  spécialistes et les universitaires ne disposent d’une véritable  connaissance du sous-sol profond et donc des techniques adaptées à un  déroulement sécurisé d’un projet de géothermie profonde.
Il est  donc plus prudent et nécessaire de renoncer à la géothermie profonde  qui, à cette heure, n’apporte rien à la collectivité si ce n’est des  nuisances pour ses habitants. Notre région n’est pas un « terrain de  jeu » pour scientifiques et industriels. »
(*) Des informations révélées par les DNA.