par thierry mosser | Juin 7, 2022 | Geothermie, Promober
Nos amis allemands se battent aussi contre la géothermie profonde. Rejoignons les le 11 juin 2022 sur la passerelle des Deux Rives à 11heures.
Venez nombreux. Merci
par thierry mosser | Avr 3, 2022 | Geothermie, Promober
Communiqué de Vigiclimat du 30 mars 2022
La décision du tribunal administratif nous a éclairé sur quelques éléments légaux :
- Mme la Préfète, au titre des autorisations minières qui ont été signées au nom de l’État dans le cadre du code minier, ne peut que suspendre les travaux, décision non contestée par le tribunal.
- L’autorité qui peut valablement décider l’arrêt définitif des travaux est le ministre de l’industrie.
Il est particulièrement surprenant que les services juridiques de la Préfecture n’aient pas alerté Mme la Préfète.
Nous sommes persuadés que Fonroche actionnera tous les ressorts juridiques pour reprendre les travaux à Vendenheim, Eckbolsheim et Hurtigheim.
Mais rien n’a changé pour Vigiclimat. L’objectif d’arrêt de la géothermie profonde sur le bassin rhénan est toujours la priorité.
Le rapport du comité d’experts n’a rendu qu’un avis provisoire qui met toutefois en avant quelques faits précis et essentiels:
- Les séismes, y compris ceux de 2019 à Strasbourg, sont tous induits par l’activité de Fonroche.
- On sait comment ils se sont produits mais on ne sait toujours pas comment les éviter, si ce n’est en arrêtant toute l’installation.
Nous attendons donc le rapport final du comité d’experts qui devrait être publié fin mars.
Vigiclimat continue de se battre pour obtenir l’arrêt de la géothermie profonde dans le bassin rhénan.
Vigiclimat est un collectif des associations ADIR (La Robertsau), Naturellement Demain (La Wantzenau), PREE (Reichstett) et Prom’Ober (Oberhausbergen)
par thierry mosser | Mar 25, 2022 | Compost, Promober
Bonjour,
Prom’Ober fait partie du réseau RéSCUP qui rassemble de nombreux sites de compostage collectif de l’EMS. J’ai représenté RéSCUP récemment à plusieurs réunions à l’EMS concernant la gestion des déchets et notamment des PAV. La dernière en date, celle du 15 mars dernier a été consacrée au PAV. Vous trouverez ci-dessous le texte du compte rendu de cette réunion. Noter que Oberhausbergen est la première commune de moins de 10000 habitants de l’EMS qui va être équipée de PAV (juin 2022). Cronenbourg et Oberhausbergen sont les heureux gagnants de la démarche de l’EMS. La commune doit identifier la vingtaine d’emplacements des PAV (voir ACTU).
A titre personnel, je considère que collecter les déchets organiques par camion est une hérésie, le PAV étant bien évidemment beaucoup plus cher que le compostage collectif. Je rappelle que la CUS à l’époque n’a pas voulu un système basé sur des poubelles jaunes et vertes et bleues, ne voulant pas mettre en place un système de collecte demandant pour chaque type de poubelle un ramassage distinct par camion.
Cette démarche PAV va probablement sonner le glas des activités de compostage collectif.
Je précise aussi que l’EMS veut officiellement mettre en avant que les deux approches sont complémentaires. Je vous encourage à lire le document cité en référence en fin de compte rendu. J’attache aussi les plaquettes que l’EMS va distribuer prochainement dans vos boîtes aux lettres.
le compte rendu de la réunion du 15 mars.
Comme vous le savez, le 15 mars dernier le RéSCUP a rencontré le Service Collecte et valorisation des déchets (Ariane BUSSARD) et le Département communication et éducation à l’environnement de l’EMS (Karine BOUGAUD et Amandine DUPIN) en présence de la collaboratrice du Cabinet (Elsa MILLION).
L’objet de la réunion était la décision de l’EMS d’implanter à court et moyen terme des Bornes à compost ou Point d’Apport Volontaire (PAV) sur l’ensemble du territoire de l’EMS (à l’exception de la Grande Ile). Les premiers points d’apport volontaire sont déjà installés. Le RéSCUP a d’ailleurs été invité à l’inauguration officielle des premières bornes de collecte des déchets alimentaires sur l’Eurométropole de Strasbourg à Fegersheim le vendredi 18 mars, et je l’ai représenté lors de cette inauguration. Les points d’apport volontaire seront d’abord installés dans le seconde couronne de l’EMS, où les sites de compostage urbains de proximité portés par des associations sont peu présents, et à Cronenbourg où une expérimentation de PAV a déjà été menée. Ils seront ensuite étendus au reste de l’EMS.
L’enjeu est de taille pour nous, structures associatives de compostage urbain de proximité. Il s’agit tout bonnement de savoir si après plus de 10 ans d’efforts pour populariser le compostage de quartier et le cycle naturel des déchets, parfois en nous engageant dans le développement de jardins partagés où utiliser localement, au moindre coût carbone, le compost que nous produisons, nous n’allons pas tout simplement disparaître, l’essentiel de nos adhérents composteurs finissant par déverser l’ensemble de leurs biodéchets dans les points d’apport volontaire, ouverts en libre accès et acceptant l’ensemble des déchets alimentaires, fruits et légumes certes, mais également, restes de repas, viande, poisson et sauce compris. Le chemin des Points d’Apport Volontaire une fois trouvé, pourquoi les habitants se fatigueraient-ils à faire un tri supplémentaire et à réserver pour nos sites de compostage les reliquats de préparation de cuisine et les déchets verts (fleurs coupées, résidus des jardinières, etc.).
Le 15 mars nous avons abouti à deux constats
1. L’EMS aura du mal à être prête pour les échéances du 31/12/2023 (chaque habitant devra se voir proposer au moins une solution de tri de ses biodéchets) sans recourir à un mode industriel de collecte; mais qui dit mode industriel de collecte, dit aussi mode industriel de gestion (compostage industriel ou méthanisation (à l’EMS c’est la méthanisation qui a été choisie, et ce sont Suez et Lingenheld qui en feront leurs choux gras) avec toutes les conséquences qui en découleront en ce qui concerne les produits et sous produits de la méthanisation, et le type d’agriculture dominant qui, récupérant les digestats, ne changera strictement rien à sa pratique, les digestats prenant tout simplement la place des nitrates et autres engrais azotés.
2. Nous risquons fort, nous association de compostage de proximité, d’en être les premières victimes. Mais c’est aussi toute la politique vertueuse de valorisation des biodéchets au travers du cycle naturel allant de la terre à la terre, dans le respect de la microfaune du sol et de la biodiversité en général, qui sera remise en cause. Et tant pis pour la lutte contre le réchauffement climatique et en faveur des processus naturelles
Les représentantes des services de la Ville et de l’EMS de Strasbourg, avec lesquelles nous sommes parvenu à rétablir un réel contact et un lien de confiance, sont quelques peu coincées par l’urgence dans laquelle il va maintenant s’agir de mettre en place un système de collecte généralisée, et elles n’arrivent pas à concevoir d’autre solution que la solution industrielle (même si ce n’est pas ainsi qu’elles la présentent, c’est nous qui dénonçons ce mode industriel de traitement des biodéchets aux antipodes des conceptions et des projets défendus jusque là par l’écrasante majorité des écologistes). Elles se sont par contre engagées à continuer à nous informer, à nous consulter et à nous intégrer dans les réflexions et consultations conduisant à la mise en place des quelques 2800 PAV actuellement prévus.
L’objet de ce courriel est surtout de rappeler que nous sommes loin d’être les seuls en France à être menacés par le développement des points de collecte des biodéchets (PAV) dans nos efforts pour développer la Prévention et la Gestion de Proximité des Biodéchets (PGProx) dans le cadre du Compostage Partagé. Dans le Réseau Compost Citoyen le débat vient tout juste d’être relancée par l’excellent article de Pierre Ulrich de l’Association Aesenia de Lyon, intitulé « La collecte des biodéchets via les points d’apports volontaires, une fausse bonne idée ? » dont vous trouverez l’adresse dans le courriel si dessous et ici .
Les flyers
Scan 25 mars 2022 à 09_11
par thierry mosser | Fév 15, 2022 | Geothermie, Promober
le texte de l’article :
« Chaque abonné au gaz ou à l’électricité voit, depuis quelques mois, flamber ses factures. Cette inflation hors normes illustre avec violence la grande dépendance de notre système énergétique à la volatilité de marchés d’approvisionnement indexés sur les prix des énergies fossiles, gaz et pétrole. […]
Pour éviter l’explosion sociale, l’État et les collectivités locales diligentent dans l’urgence des « boucliers tarifaires » pour aider les ménages à étaler leur dette énergétique et éviter le plus possible que s’accroissent les situations d’impayés et de précarité énergétique déjà nombreuses.
L’inflation des tarifs énergétiques
Très coûteuses, ces piqûres de calmant social ne sont malheureusement que des cautères temporaires, qui présentent l’avantage, essentiel bien sûr, de soulager la charge des ménages, mais aussi le risque d’anesthésier notre sensibilité aux enjeux énergétiques, en entretenant l’illusion d’énergies abondantes, accessibles et peu chères.
L’inflation des tarifs énergétiques que nous traversons n’est pas passagère. Elle risque de durer et justifie qu’à toute échelle, européenne, nationale et locale, nous nous engagions plus fortement dans la construction de systèmes énergétiques décentralisés, maîtrisés et décarbonés. La maîtrise de nos systèmes énergétiques, c’est la capacité de décider d’où viennent les énergies que nous consommons ; d’en produire nous-mêmes le plus possible à un coût soutenable et stable, en créant des emplois non délocalisables ; de définir à quoi elles doivent servir, en réfléchissant à nos usages, et quels sont leurs impacts sur nos biens communs que sont le climat, l’air, les sols, l’équité sociale, la solidarité territoriale, etc. […]
Résolus à agir à notre échelle eurométropolitaine, nous sommes convaincus que la crise des séismes induits par le projet de géothermie profonde de Vendenheim couplée à cette crise tarifaire crée la formidable opportunité de remettre ces questions dans le débat public, d’en débattre en pleine connaissance des enjeux et des impacts et de redéfinir notre stratégie énergétique bousculée par les déboires géothermaux. Il s’agira notamment de trouver des alternatives à la géothermie profonde et à sa promesse, désormais oubliée, d’une énergie locale, abondante, décarbonée et tarifairement stable.
Un « conseil territorial de la transition énergétique »
Largement ouvert à toutes les parties prenantes, un conseil territorial de la transition énergétique verra le jour, qui pilotera, aux côtés de l’Eurométropole et de ses communes, la redéfinition et la mise en œuvre de notre stratégie énergétique 2050.
Sortir du gaz fossile sera aussi l’enjeu de plusieurs projets, qui franchiront en 2022 des étapes capitales, qu’il s’agisse de la récupération de la chaleur fatale des Aciéries de Kehl ou de l’extension des deux réseaux de chaleur urbains de Strasbourg Centre (ex-Esplanade-Elsau) et de Strasbourg Ouest (ex-Hautepierre), alimentés par des sources locales et renouvelables.
La stratégie de développement du solaire photovoltaïque et thermique
Côté électricité, la stratégie de développement du solaire photovoltaïque et thermique, adoptée en fin d’année dernière par notre conseil, va progressivement monter en puissance, à travers de multiples projets publics et privés.
Enfin, tout cela sera vain si nous ne parvenons pas à réduire la demande énergétique, notamment dans les bâtiments de tous types, dont les consommations en chauffage et en électricité représentent les deux tiers de la facture énergétique de notre territoire. L’ambition ici est magistrale et a été imprimée en décembre dernier par une importante délibération-cadre de notre conseil.
Plus que jamais, pour notre agglomération, 2022 sera l’année des énergies, pour apporter une réponse de fond et de long terme à l’envolée insupportable des prix de l’énergie mondialisée. »
Un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé dans ce combat pendant ces longues années.
Nous allons rester vigilants, l’extraction de Lithium va probablement utiliser les mêmes techniques que celles mises en œuvre pour extraire la chaleur du sous-sol de la géothermie profonde et nous exposera donc aux mêmes risques.
Thierry Mosser
par thierry mosser | Nov 20, 2021 | Geothermie, Promober
Séismes liés à la géothermie près de Strasbourg : un rapport appelle à renforcer la «contre-expertise citoyenne»
6-7 minutes
Energies
Article réservé aux abonnés
Commandé à la suite de tremblements de terre entre 2019 et 2021, le rapport de la mission d’information et d’évaluation a été rendu public ce vendredi. Il préconise une meilleure prise en compte de l’avis des associations citoyennes pour éviter des erreurs.
Après
une série de tremblements de terre en banlieue de Strasbourg, la géothermie profonde est devenue une source d’inquiétudes pour de nombreux habitants. Car la dizaine de séismes qui se sont produits entre 2019 et 2021 à Vendenheim, au nord de la capitale alsacienne, est liée à un puits de géothermie creusé en 2017 par la société Fonroche. C’est la conviction des sismologues, qui les ont classés dans la catégorie des événements induits par l’activité humaine. Certains d’entre eux, notamment en novembre 2019 et en décembre 2020, ont dépassé la magnitude 3 sur l’échelle de Richter.
Constatant les dysfonctionnements de la collaboration entre Fonroche et les services de l’Etat, l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) a commandé un rapport «sur l’accident de GéoVen (Géothermie Vendenheim) et ses conséquences sur les politiques énergétiques de la collectivité». Ce vendredi 19 novembre, la mission d’information et d’évaluation (MIE) sur la géothermie profonde, composée d’élus locaux, d’experts scientifiques, de militants associatifs et de six citoyens tirés au sort sur la base d’un appel à volontaires, rendait ses travaux à la collectivité.
«Les oppositions ne sont pas entendues»
Dans son rapport, consultatif, la MIE préconise de faire évoluer le code minier pour «améliorer la prise en compte de l’information citoyenne». Président de la MIE, l’écologiste strasbourgeois Marc Hoffsess admet une erreur lors du lancement de la géothermie profonde dans l’Eurométropole : «Les oppositions citoyennes n’ont pas été assez entendues.» Le rapport préconise donc de «donner les moyens aux associations d’améliorer leur capacité d’analyse des projets pour réaliser une véritable contre-expertise citoyenne».
Pour Thierry Mosser, cofondateur du collectif GéoNom (pour Géothermie Non Merci), cette expertise citoyenne est cruciale. Son camarade de lutte Francis Spaeter dénonce une collusion visible dans les informations communiquées par la préfecture ou l’Eurométropole : «Dès qu’on entendait parler de géothermie, on nous présentait des documents de l’entreprise Fonroche.» Afin de développer une expertise indépendante, qu’il a présentée lors de plusieurs conseils municipaux, Thierry Mosser a passé près de trois ans à se former sur le sujet de la géothermie profonde.
Habitant d’Oberhausbergen, l’ingénieur de 60 ans a débuté son engagement contre la géothermie lorsque l’entreprise Fonroche a obtenu une autorisation de forer dans une commune voisine. Aujourd’hui, Thierry Mosser craint que ce rapport n’empêche pas la reprise de l’activité sur décision de la préfecture : «La préfète a clairement rappelé le caractère consultatif de la MIE, elle prendra sa décision sur la poursuite des projets de géothermie sur la base des rapports du Bureau de recherches géologiques et minières et de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques.»
Des indemnisations «longues à se mettre en place»
Le rapport porte aussi des préconisations concernant l’indemnisation des dégâts causés par les séismes. La MIE déplore des «procédures longues à se mettre en place et qui restent incertaines pour les communes et les victimes». Robert (le prénom a été modifié) en a fait les frais. Habitant de la commune de La Wantzenau, le retraité a vu sa baie vitrée fendue suite au séisme de magnitude 3,5 du 4 décembre 2019. Aussi propriétaire d’un appartement voisin de sa maison, il y a relevé plusieurs fissures, notamment au niveau de la douche.
Robert a vu plusieurs experts se succéder face aux dégâts. Mais le résultat reste le même : «C’est mon assurance qui doit payer. D’après Fonroche, ils ne sont pas responsables.» Le retraité estime que les travaux à réaliser pourraient lui coûter 2 000 euros au total. A la mi-juillet 2021, 3 385 dossiers de demande d’indemnisation étaient enregistrés. «A cette date, selon le rapport de la MIE, 125 indemnisations ont été effectuées par les assureurs du groupe Fonroche, pour un montant moyen de 1 973 euros.»
«Réflexion cruciale pour l’avenir»
Sur l’avenir de la géothermie sur le territoire de l’Eurométropole, le rapport illustre la division des élus et des citoyens. Certains élus, des communes les plus touchées par les séismes, souhaiteraient bannir la géothermie, tout court. D’autres, comme le président de la MIE, soutiennent une géothermie moins profonde, moins expérimentale, avec «une priorité donnée à la production de chaleur, une connaissance avérée de la ressource ciblée et un consensus territorial pour les projets dans les communes concernées.» Au vu de ces conditions, Thierry Mosser espère, sans trop y croire, que les projets de Fonroche ne reprendront pas dans les communes d’Eckbolsheim et Hurtigheim, à l’ouest de Strasbourg : «Après tous ces séismes, la plupart des habitants de l’Eurométropole et environs ne sont pas prêts à accepter la reprise de la géothermie profonde.»
La métropole strasbourgeoise compte toujours sur les puits de géothermie profonde pour assurer 20 % des besoins d’énergie de la collectivité en 2050. «Ce rapport constitue une réflexion cruciale pour l’avenir du territoire, bien que les compétences de l’Eurométropole soient limitées dans ce domaine», a rappelé la présidente de l’EMS, Pia Imbs, lors de la remise ce vendredi. Le rapport souligne en effet que l’Etat doit être sollicité «pour une association étroite des collectivités concernées françaises et allemandes à toute décision concernant les projets de géothermie». En attendant, le puits de Vendenheim a été définitivement fermé en décembre 2020, alors qu’il était encore en phase exploratoire. Il n’aura donc jamais produit de chaleur ou de l’électricité.