Géothermie GEONOM

Géothermie GEONOM

GEONOM, un nouveau collectif international

 Depuis sa création en 2016, l’association Prom’Ober, au sein de son pôle Géothermie se bat contre le projet d’implantation d’une usine de géothermie profonde près du centre sportif de la commune. Ce combat est fait en parfaite synergie avec la municipalité d’Oberhausbergen. En 2017, nous avons créé un collectif appelé GENOME qui est composé de l’association EPAC et du pôle géothermie de Prom’Ober.

Plusieurs actions fortes ont été menées : des recours que l’association a déposés et qui s’ajoutent aux cinq portés par la commune. L’association a organisé deux réunions publiques sur la géothermie en général (2017) et sur le projet d’usine de cogénération en particulier (2018). Une pétition, en 2018 également, sur l’opposition au projet d’usine à Eckbolsheim a été proposée, l’adhésion a été très forte, plus de 1000 personnes l’ont signé

Notre travail de fond a été de mener systématiquement une analyse détaillée et rigoureuse des éléments de communication fournis par les autorités et les industriels en charge du dossier. Fort est de constater que les chiffres annoncés sont souvent erronés voire faux. Avec nos experts, nous nous sommes fixés comme but de rétablir la vérité et de la communiquer largement.

Nos actions se sont malheureusement heurtées à une administration peu soucieuse d’écouter et d’entendre la population : ni l’opposition des conseils municipaux des communes, ni l’enquête publique qui a déclenché une centaine de recours de la part des habitants, ni l’avis négatif du commissaire enquêteur n’ont fait changer la position de l’administration dans sa volonté de déployer la géothermie profonde dans l’Eurométropole.

 

Mais même face à ce rouleau compresseur, nous avons décidé de continuer nos efforts, en joignant nos forces avec celles d’autres associations qui luttent pour la même cause. Prom’Ober est à l’initiative de cette action globale. Elle propose aux associations de la région de se réunir au sein d’un nouveau collectif appelé GEONOM (GEOthermie profonde NOn Merci). Nous voulons un rassemblement large, GEONOM compte aujourd’hui sept associations ou collectifs, certains étrangers notamment allemands et suisses. Nous attendons l’arrivée d’autres groupes qui ont émis le souhait de nous rejoindre. 

L’objectif de GEONOM est double :

  • Créer un réseau de communication entre les acteurs du collectif, ce qui va permettre l’échange rapide d’information au sein de la structure, nous avons en effet constaté que les éléments d’information mis à disposition des associations ne sont délivrés que de façon parcimonieuse et ciblée, il est fondamental que l’information soit largement partagée.
  • Fédérer et organiser les actions du collectif afin que nos actes soient plus visibles et lisibles et que nous puissions agir plus fortement sur les collectivités, une communication globale au niveau GEONOM est en cours de mise en place.

Gageons qu’à partir de maintenant, nous serons écoutés et que l’Alsace ne soit plus un terrain de jeux pour des industriels peu scrupuleux. Nous voulons pouvoir continuer à vivre en harmonie avec la terre et mère nature !

Notre combat

Notre combat

Depuis de longues années, l’association Prom’Ober se bat contre l’implantation d’une usine géothermique à côté du centre sportif d’Oberhausbergen. Plusieurs recours ont été rédigés, tant par la commune que par l’association, pour dénoncer les risques que cette usine fait prendre à la commune et à ses habitants. Ces risques sont de plusieurs ordres: sismiques, sanitaires, environnementaux, …

 L’association a organisé deux réunions publiques sur le sujet pour dénoncer les aberrations du projet et détailler les risques que l’implantation d’une usine à côté du centre sportif d’Oberhausbergen peuvent occasionner.

En 2018 l’association a lancé une grande pétition contre le projet d’implantation d’une usine géothermique au sud du centre sportif rue de Wolfisheim, plus de 1000 personnes l’ont signée. (texte pétition)

Le collectif Genome (Géothermie Eckbo Non Merci) veut continuer et renforcer son combat contre les projets de géothermie profonde, nous ne pouvons pas accepter les risques que ces projets nous feront courir. Le collectif a pris contact avec les principales associations de notre région qui comme nous luttent contre ces projets. Nous leur avons proposé de nous associer au sein d’un grand collectif. Cette nouvelle structure ne se limite pas uniquement au territoire français, nous avons aussi sollicité nos amis allemands qui nous ont reçu lundi 20 janvier dernier. A l’issue de cette rencontre, nous avons convenu d’unifier nos efforts et de nous revoir en mars prochain. Nous vous tiendrons informés de l’avancée de notre projet.

Contre la reprise des activités géothermiques

Contre la reprise des activités géothermiques

Nous apprenons la reprise des tests de forage à Vendenheim, après une enquête qui n’a pas pu aboutir à une conclusion définitive au bout de 10 mois .
Pourtant le lendemain des secousses sismiques il y avait quasi-certitude de la part de chercheurs indépendants sur une origine liée aux forages.

Aujourd’hui la préfecture demande à ce que la pression d’injection de l’eau soit réduite de 100 bars à 80 bars. Rappelons qu’à Soultz-sous-Forêts la pression de rupture, celle où la roche cède et déclenche des réactions tellurique, a été atteinte alors que la pression en tête de puits était de 54 bars soit 254 bars au fond du puits à 2000 mètres (1 bar en plus tous les 10m de profondeur). Pour Vendenheim, la pression en surface sera de 80 bars en tête de puits soit 580 bars au fond à 5000 mètres soit presque le double de Soultz-sous-Forêts, plus de 500 kg de poussée par cm2 ! Vingt bars en moins ne limiteront pas à priori le risque de sismicité, en particulier à long terme. Nous sommes en plein bricolage d’apprenti sorcier, nous ne connaissons en effet que peu de choses sur la résistance de la roche, les failles, les tensions entre les plaques tectoniques…

L’objectif est de chauffer 26000 foyers avec l’énergie extraite du sous-sol (DNA du 25 septembre 2020). La puissance brute de la centrale géothermique sera, aux dires des experts, de 54 MWh. Un calcul très simple montre qu’au maximum 2 kWh seront distribués par logement (54 000/26000) alors qu’il en faut entre 8 et 10 pour chauffer un appartement de 80m2. Le jeu en vaut-il la chandelle pour les habitants de l’Eurométropole ? De toute évidence non, à moins de vouloir devenir les mécènes de Fonroche, et de prendre le risque de voir nos demeures s’écrouler.

Nous ne souhaitons pas la reprise des essais, même à une charge inférieure à celle qui est en cause dans la survenue de tremblements de terre. Nous demandons aussi à ce que toutes les associations locales, qui sont d’ailleurs en train de se regrouper en un collectif transfrontalier, soient invitées à participer aux débats, le problématique discutée lors de la réunion citée dans l’article des DNA dépasse largement le cadre de Vendenheim et de son périmètre immédiat, les tremblements de terre induits ont touchés toute l’Eurométropole et les impacts d’un éventuel séisme pourraient toucher la grande région de Strasbourg et de ses environs.

Géothermie, l’état de l’art

Géothermie, l’état de l’art

GÉOTHERMIE PROFONDE . État de l’art.

C’est en 2014 que l’ADIR, pour la première fois, informait les habitants de la Robertsau d’un projet de géothermie profonde dans le quartier. Une enquête publique était organisée en mai 2015. Lors d’une réunion conjointe avec l’ASSER et l’ADIQ à l’occasion des élections départementales de 2015, tous les candidats se déclaraient contre le projet au port aux pétroles ne souhaitant pas ajouter des risques aux risques, et le premier adjoint annonçait que la Ville n’achèterait pas la chaleur produite, condamnant ainsi cette localisation.

A titre de consolation Fonroche, détenteur du projet, obtenait l’autorisation pour un forage sur le banc de Vendenheim, sur le site de l’ancienne raffinerie de Reichstett. Les travaux débutèrent en mai 2017.

Le 12 novembre 2019 deux séismes dépassant la magnitude de 3 sur l’échelle de Richter étaient ressentis à Strasbourg, et plus particulièrement à La Robertsau. Les scientifiques déclaraient que l’origine était à rechercher dans l’activité de tests hydrauliques sur le site de Fonroche. « c’est un élément de coïncidence fort » « Cette surpression d’eau a migré un peu plus loin, et c’est dans cet essaim sismique secondaire qu’est apparu un séisme un peu plus gros » Conformément au décret préfectoral d’autorisation dont bénéficiait Fonroche, les tests hydrauliques furent interdits jusqu’à la remise d’un rapport devant être établi par les services de l’Etat. Celui ci était prévu pour avril 2020. Il n’a toujours pas était remis à ce jour, mais les forages et la construction de l’usine ont continués.

Où en est on à ce jour ? C’est le silence absolu. Il semble difficile de trouver des scientifiques qui cautionneraient l’absence de cause à effet des séismes. Les paris restent ouverts quand à l’autorisation préfectorale de reprendre la stimulation des puits forés, donc de l’exploitation, contre l’avis de la majorité des scientifiques.

Un autre projet a vu le jour dans le périmètre de l’Eurométropole. Celui d’Illkirch Graffenstaden conduit par Électricité de Strasbourg. Après forage d’un premier puits, les travaux ont été arrêtés à l’été 2019 et le derrick démonté. Aucune date n’est connue à ce jour pour une reprise éventuelle des travaux.

Pour le moins le géothermie profonde rencontre de sérieuses difficultés à Strasbourg.

Cela fait 20 ans que l’on sait qu’il y a du lithium dans l’eau géothermale. Les méthodes d’extraction et de traitement actuelles de ce métal sont particulièrement polluantes, conduisent à des dégagements de CO2, et provoquent une aggravation du nombre de cancers dans les régions d’exploitation. L’Alsace est-elle bien la région adéquate pour développer ce type d’activité ?

La nouvelle loi de transition énergétique semble avoir pris en compte les difficultés et dangers de la géothermie profonde, hors des bassins de moraines comme le bassin parisien ou celui de Munich et les régions volcaniques. La production d’électricité n’est plus éligible aux subventions en raison du faible rendement de la technologie mise en œuvre, environ 10%. La viabilité économique n’est pas au rendez vous. Il faut avoir un débouché pour la chaleur, mais hors utilisation industrielle, celle ci ne trouve utilisation que pendant 4 à 5 mois d’hiver. Le reste du temps il faut l’envoyer dans l’atmosphère avant de réinjecter l’eau dans le sous sol !

Les projets dans la vallée du Rhin supérieur ne sont pas les seuls à provoquer des dégâts parfois importants. Un séisme en novembre 2017 en Corée du Sud, le deuxième en importance de l’histoire de ce pays, a fait 1800 déplacés et 135 blessés, endommagé 57000 structures dont la réparation a coûté environ 123 millions de dollars.

Rappelons les sinistres de Bâle, projet abandonné en 2006, de Saint Gall projet abandonné en 2013 après 270 bâtiments endommagés, de Landau, projet arrêté après 280 bâtiments endommagés. Ce dernier a été repris depuis avec un débit d’eau de 250 m3/heure produisant 6MW en chauffage urbain et 3,8 MW de puissance électrique. Cette production est largement insuffisante pour assurer la rentabilité d’un tel projet.  Les autres projets en service en Allemagne ont des productions électriques comprises entre 0,2 et 3,4 MW, démontrant, si nécessaire, le très faible rendement de cette technologie.

L’argument d’alternative aux énergies fossile ou nucléaire n’est pas crédible. La centrale de Fessenheim avait une production de 2×900 MW. Il faudrait donc près de 500 forages géothermiques pour la remplacer. La comparaison n’est pas raisonnable.

La nouvelle municipalité a déclaré son intérêt à poursuivre l’exploitation de cette technologie.

Est-ce une position dogmatique ou raisonnée ? Chacun jugera à la lumière des faits ici énoncés.

JeanDaniel Braun

 juillet 2020